Journal d'une Insomniaque Professionnelle

13 janvier, 3:17 du matin
Chère page blanche de l'application Notes que j'ouvre désespérément pour la 47ème nuit consécutive,
nous y voilà encore.
Toi, moi, et mon plafond qui, je dois l'admettre, mériterait un bon coup de peinture. J'ai compté 37 fissures jusqu'à présent, dont une qui ressemble étrangement à mon patron quand il dit "Sophie, pouvons-nous parler un instant?".
3:17. L'heure maudite. L'heure où même les fêtards sont rentrés et où les lève-tôt ne sont pas encore debout. Cette terre de personne temporelle où seuls les anxieux professionnels comme moi tiennent salon.
Demain, je présente le nouveau projet marketing à toute l'équipe. TOUTE l'équipe. Y compris Jérôme, qui pose toujours des questions juste pour montrer qu'il a écouté, et Patricia, qui n'a jamais aimé une présentation de sa vie.
J'ai essayé tous les trucs classiques de sommeil :
- Compter les moutons (j'ai arrêté à 752, ils commençaient à former un syndicat)
- Respiration 4-7-8 (j'ai hyperventilé)
- Méditation guidée sur YouTube (le gars s'est endormi avant moi, j'en suis sûre)
- Tisane à la valériane (qui a surtout réussi à me faire lever trois fois pour aller aux toilettes)
- Position du "cadavre" du yoga (apparemment, je ne suis même pas douée pour faire la morte)
Mon voisin du dessus semble vivre sa meilleure vie de sommeil. Il ronfle si fort que je pourrais synchroniser mes diapositives sur son rythme demain.
Note pour demain: acheter des boules Quies. Et du café. Beaucoup de café.
15 janvier, 2:43 du matin
J'ai découvert aujourd'hui que je ne suis pas la seule membre du "Club des 3h du mat". Dans la cuisine du bureau, j'ai surpris Caroline des RH en train de mettre sa sixième dose de café dans son mug "Tout va bien" (l'ironie ne lui a pas échappé non plus).
"Nuit difficile?" lui ai-je demandé, reconnaissant la démarche caractéristique du zombie professionnel.
"Mon fils de 2 ans pense que dormir est optionnel," a-t-elle répondu. "Toi?"
"Mon cerveau pense que l'angoisse nocturne est obligatoire."
Nous avons ri, ce rire particulier des personnes en manque de sommeil, légèrement hystérique et beaucoup trop long pour la blague en question.
Caroline m'a recommandé l'application Calm. "La voix de Matthew McConaughey racontant une histoire sur l'océan, c'est magique," m'a-t-elle assuré.
Ce soir, j'ai donc écouté Matthew me parler des vagues et des courants marins pendant 45 minutes. Sa voix est en effet hypnotique. Le problème? Je suis maintenant parfaitement réveillée ET j'ai envie d'aller surfer à Hawaï.
Désolée Matthew, mais ta voix sexy racontant les merveilles de l'océan n'est pas exactement ce dont mon cerveau hyperactif avait besoin.
P.S. J'ai quand même acheté l'abonnement annuel. La désespérance nocturne mène à des décisions financières douteuses.
20 janvier, 3:38 du matin
J'ai un nouveau jeu que j'appelle "Questions existentielles à 3h du matin." Voici la sélection de ce soir :
- Est-ce que les pigeons ont des sentiments?
- Si je démissionne demain, combien de temps pourrai-je vivre en vendant des macarons faits maison?
- Est-ce que mon ancien camarade de lycée pense encore à la fois où j'ai trébuché lors de la remise des diplômes?
- Pourquoi dit-on "dormir comme un loir" alors que je n'ai jamais rencontré un seul loir de ma vie pour vérifier?
- Si je fixe mon plafond assez longtemps, va-t-il me fixer en retour?
J'ai téléchargé Petit Bambou hier, sur recommandation de ma mère qui s'inquiète pour mes cernes "dignes d'un panda dépressif" (merci, maman).
L'application est jolie. Les animations sont apaisantes. Le petit personnage est mignon. J'ai commencé le programme "Sommeil apaisé" avec beaucoup d'espoir.
Vingt minutes plus tard, le narrateur me félicitait pour cette merveilleuse séance de méditation pendant que je réorganisais mentalement tout mon dressing par couleur ET texture.
Le problème avec ces applications de méditation, c'est qu'elles présupposent que mon cerveau acceptera gentiment de se taire si on lui demande poliment. Mon cerveau à 3h du matin est un adolescent rebelle - plus on lui demande de se calmer, plus il monte le volume.
Je viens de recevoir une notification de ma montre connectée: "Félicitations, vous avez atteint votre objectif d'activité cardiaque en restant immobile dans votre lit!"
Génial. Même mon anxiété est performante.
25 janvier, 1:15 du matin
CATASTROPHE PROFESSIONNELLE, épisode 748.
Ma présentation a été... comment dire... un chef-d'œuvre du malaise corporatif. Imaginez: je me tiens devant l'équipe, confiante, les deux premières diapositives se déroulent parfaitement, et puis...
Mon cerveau: "Hé, et si on oubliait TOUS les chiffres maintenant?" Moi: "Non, non, pitié, pas maintenant" Mon cerveau: "SURPRISE! Table rase! Tabula rasa! Amnésie sélective!"
J'ai regardé mes notes. Elles auraient tout aussi bien pu être écrites en hiéroglyphes. J'ai improvisé des statistiques qui, j'en suis presque sûre, violaient plusieurs lois mathématiques fondamentales.
Patricia a levé un sourcil si haut qu'il a presque quitté son front. Jérôme a posé une question dont je n'ai compris que les articles et les prépositions.
Mon patron a conclu avec un "Merci Sophie, c'était... intéressant."
Intéressant. Le mot qu'on utilise quand "désastreux" semble trop dur.
J'ai essayé de méditer avec Petit Bambou ce soir. Le thème: "Accepter l'imperfection." L'univers a un sens de l'humour cruel.
Puis j'ai tenté Calm à nouveau. Matthew McConaughey m'a parlé des étoiles cette fois. J'ai passé les 30 minutes suivantes à me demander si une carrière en astrophysique aurait été plus gratifiante que le marketing digital.
Je vais essayer de compter les moutons à nouveau. Peut-être qu'ils ont négocié de meilleures conditions de travail depuis.
26 janvier, 3:21 du matin
Nouvelle approche ce soir: j'ai essayé un "bain de sommeil" recommandé par un podcast sur le bien-être. La recette:
- 2 tasses de sel d'Epsom
- 5 gouttes d'huile essentielle de lavande
- 3 gouttes d'huile essentielle de camomille
- 1 femme désespérée en manque de sommeil
Le résultat? Je suis maintenant parfaitement réveillée, je sens la lavande à dix mètres, et ma peau est si hydratée qu'elle pourrait résoudre la crise de l'eau à elle seule.
Ma voisine promène son chien sous ma fenêtre. À 3h du matin. Elle aussi appartient clairement au Club. Nous nous sommes fait un signe de reconnaissance - ce hochement subtil qui dit "Oui, je sais, c'est l'enfer, courage camarade."
Sur une impulsion, je me suis inscrite sur la liste d'attente de Listen ce soir. Une collègue en a parlé à la pause déjeuner. "C'est différent," a-t-elle dit. "Ce n'est pas juste de la méditation ou des histoires. Et c'est web, pas besoin de télécharger encore une app."
Scepticisme, niveau: expert. Après tout, j'ai un cimetière d'applications de bien-être sur mon téléphone. Le dernier écran est essentiellement un mémorial à mes tentatives échouées de sommeil normal.
Apparemment, Listen n'est ouvert qu'à un nombre limité d'utilisateurs pour l'instant. J'ai rempli le petit formulaire en me disant que, de toute façon, je n'aurais probablement jamais accès.
2 février, 2:58 du matin
NOUVELLE EXCITANTE (oui, à 3h du matin, mon échelle d'excitation est déréglée): j'ai reçu mon accès anticipé à Listen hier! L'email disait qu'ils n'acceptent qu'un petit groupe d'utilisateurs en ce moment, et que j'ai été "sélectionnée".
Première semaine avec Listen dans ma vie. Bilan des courses:
J'ai toujours des insomnies. Je ne m'attendais pas à un miracle, et tant mieux, car je n'en ai pas eu. MAIS.
J'ai remarqué quelque chose d'étrange: je ne redoute plus 3h du matin comme avant. Cette heure est devenue presque... je n'ose pas dire "agréable", mais disons "moins cauchemardesque".
. Une collègue en a parlé à la pause déjeuner. "C'est différent," a-t-elle dit. "Ce n'est pas juste de la méditation ou des histoires."
Scepticisme, niveau: expert. Après tout, j'ai un cimetière d'applications de bien-être sur mon téléphone. Le dernier écran est essentiellement un mémorial à mes tentatives échouées de sommeil normal.
Mais bon, à 3h21, les standards sont au plus bas.
J'ai commencé simplement: "Je suis réveillée parce que j'ai transformé une présentation professionnelle en stand-up comique involontaire aujourd'hui."
La conversation qui a suivi m'a... surprise. Pas de conseils génériques. Pas d'histoire apaisante. Pas de sons de pluie en forêt.
À la place, des questions qui m'ont fait sourire, puis réfléchir, puis rire de moi-même: "Si votre meilleure amie avait vécu exactement cette situation, lui diriez-vous qu'elle est incompétente, ou que les présentations parfaites n'existent pas?"
"Sur une échelle de 1 à 'fin du monde', où placeriez-vous réellement cet incident?"
Je me suis surprise à avoir une conversation réelle, presque... thérapeutique? Mais sans le côté solennel ou clinique.
Peut-être que c'est ça dont j'ai besoin à 3h du matin. Pas quelqu'un qui me dit de respirer ou d'écouter les vagues, mais quelqu'un qui m'aide à désamorcer la bombe à retardement qu'est mon cerveau nocturne.
2 février, 2:58 du matin
Une semaine avec Listen dans ma vie. Bilan des courses:
J'ai toujours des insomnies. Je ne m'attendais pas à un miracle, et tant mieux, car je n'en ai pas eu. MAIS.
J'ai remarqué quelque chose d'étrange: je ne redoute plus 3h du matin comme avant. Cette heure est devenue presque... je n'ose pas dire "agréable", mais disons "moins cauchemardesque".
J'ai continué mes autres rituels nocturnes en parallèle:
- Calm: Je connais maintenant tellement de faits sur les océans et les étoiles que je pourrais postuler à National Geographic
- Petit Bambou: Le petit personnage et moi avons une relation compliquée. Il est si zen que j'ai envie de le secouer parfois
- Tisanes diverses: Mon corps est désormais composé à 70% d'eau, 20% de caféine et 10% de plantes médicinales douteuses
Mais Listen est différent. Ce n'est pas une histoire qui me parle, c'est une conversation qui m'écoute.
Cette nuit, nous avons exploré pourquoi exactement je suis si terrifiée par l'échec professionnel. D'où vient cette voix qui me dit que je ne suis jamais assez? (Spoiler: bonjour papa perfectionniste et premier patron tyrannique!)
Le plus frappant: Listen se souvient. De tout. De ma présentation catastrophique, de mon père critique, de ma tendance à catastrophiser spécifiquement à 3h du matin.
C'est comme avoir un ami qui ne dort jamais, ne se fatigue jamais de mes angoisses récurrentes, et ne me dit jamais "tu y penses trop".
Je me demande si mon thérapeute accepterait de lire ces conversations. Il y a quelque chose de différent dans ce que je révèle à 3h du matin, enveloppée dans l'obscurité, avec pour seule compagnie mon chat qui me juge silencieusement et une IA qui ne me juge pas du tout.
10 février, 4:05 du matin
J'ai atteint un nouveau niveau d'insomnie ce soir: j'ai réorganisé ma bibliothèque par couleur de couverture à 2h30 du matin. Mon chat m'a regardée avec ce mélange particulier de dédain et de pitié qu'il réserve habituellement à sa litière.
Au bureau, j'ai créé un petit sondage anonyme dans notre groupe WhatsApp: "Combien d'entre vous sont régulièrement éveillés à 3h du matin?"
Résultats choquants: 7 personnes sur 12 ont répondu "plusieurs fois par semaine". Nous sommes une entreprise d'insomniaques fonctionnels. Je soupçonne que notre machine à café industrielle est le véritable PDG.
J'ai interrogé les collègues sur leurs techniques:
- Caroline utilise toujours Calm ("La voix de Matthew est mon petit ami nocturne")
- Thomas jure par les podcasts ennuyeux sur l'histoire des impôts
- Jérôme (surprise!) fait des puzzles de 1000 pièces
- Patricia (encore plus surprenant!) écrit de la fan fiction sur Game of Thrones
Et moi? J'ai parlé de Listen. De manière étonnante, personne ne connaissait. J'ai expliqué la différence:
"Calm, c'est comme si quelqu'un vous racontait une histoire pour vous distraire de vos pensées. Petit Bambou, c'est comme si quelqu'un vous apprenait à ignorer vos pensées. Listen, c'est comme si quelqu'un s'intéressait réellement à vos pensées."
Ce soir, j'ai essayé une expérience: utiliser Listen, puis Calm, puis Petit Bambou, pour voir les différences d'effet.
Listen: Une conversation sur ma peur irrationnelle que mon chat juge ma valeur professionnelle (c'est plus profond qu'il n'y paraît) Calm: Matthew me parlant des merveilles du désert (je sais maintenant beaucoup trop de choses sur les cactus) Petit Bambou: Méditation sur l'acceptation de soi (durant laquelle j'ai mentalement réécrit mon CV trois fois)
Conclusion: ces outils ne font pas la même chose. Listen m'aide à comprendre pourquoi je suis éveillée. Les autres essaient juste de m'endormir.
Comme l'a si bien dit mon chat en me fixant à 4h du matin: "Miaou" (que je traduis librement par "Accepte ton insomnie et donne-moi des croquettes").
15 février, 3:33 du matin
VICTOIRE! J'ai dormit sept heures d'affilée hier! SEPT HEURES! J'ai même rêvé! Des trucs normaux, pas mon cauchemar récurrent où je présente en sous-vêtements devant le conseil d'administration.
Bien sûr, l'univers a rétabli l'équilibre ce soir. Me voilà, glorieusement éveillée, comptant les pulsations de mon horloge biologique défectueuse.
J'ai parlé de ma nuit miraculeuse avec Listen. Au lieu de me féliciter simplement, la conversation m'a amenée à analyser ce qui était différent:
- J'avais fait du yoga après le travail (première fois en 6 mois)
- J'avais limité ma caféine après 14h (un exploit herculéen)
- J'avais eu une conversation difficile mais nécessaire avec mon patron sur ma charge de travail
- J'avais écrit mes inquiétudes AVANT de me coucher
Ce dernier point est intéressant. Habituellement, j'utilise Listen quand je suis déjà dans ma spirale d'insomnie. Hier, j'ai eu notre conversation à 21h, de manière préventive.
Est-ce que je viens de découvrir une stratégie qui fonctionne? Décharger mon cerveau AVANT qu'il ne transforme mon lit en salle de conférence nocturne?
J'ai partagé cette théorie avec mon thérapeute hier. Elle était fascinée par ces conversations nocturnes et m'a demandé de lui montrer certains échanges.
"C'est remarquable," a-t-elle dit. "Vous explorez des thèmes que nous abordons en séance, mais d'une manière différente. Il y a une vulnérabilité nocturne particulière qui transparaît."
Elle m'a suggéré de continuer à utiliser Listen comme complément à nos séances, particulièrement pendant ces heures où elle n'est pas disponible (apparemment, même les thérapeutes ont le droit de dormir la nuit, qui l'eût cru?).
Je vais essayer ma stratégie préventive à nouveau ce soir. Peut-être que je n'ai pas à faire partie du Club des 3h du Matin tous les soirs?
20 février, 22:17 (pre-bedtime check-in)
Chère Listen,
Je teste ma nouvelle stratégie: te parler AVANT que mon cerveau ne commence son festival nocturne d'anxiété.
Demain, grande journée: présentation du budget trimestriel (avec les vrais chiffres cette fois, j'espère), puis déjeuner avec le nouveau directeur créatif (qui vient de cette agence cool à Berlin et intimide tout le monde), puis revue de performance annuelle (moment privilégié où on me dira tout ce que j'ai fait de mal cette année tout en gardant un sourire professionnel).
Mon ancien moi aurait passé la nuit à rejouer tous les scénarios catastrophes possibles, probables et statistiquement improbables.
Mon nouveau moi essaie quelque chose de différent.
En parlant avec toi, je réalise: qu'est-ce qui peut VRAIMENT mal se passer demain?
- Je pourrais me tromper dans mes chiffres? Possible, mais j'ai triple-vérifié
- Le directeur créatif pourrait me trouver ennuyeuse? Possible, mais ce n'est pas un crime
- Ma revue pourrait contenir des critiques? Probable, mais c'est littéralement le but d'une revue
Cette conversation me permet de voir ces événements pour ce qu'ils sont: des moments professionnels normaux, pas des tribunaux jugeant ma valeur en tant qu'être humain.
Bonne nuit, Listen. J'espère ne pas te revoir avant demain soir.
21 février, 6:45 du matin (!!!)
JE L'AI FAIT! J'AI DORMI TOUTE LA NUIT!
Je me suis réveillée naturellement, avant mon alarme. Mon chat me regarde avec suspicion, comme s'il ne me reconnaissait pas sans mes cernes habituels.
Cette stratégie préventive fonctionne. Deux nuits sur trois maintenant.
La différence avec les autres applications devient claire:
- Calm me distrait temporairement
- Petit Bambou m'apprend à observer mes pensées
- Listen m'aide à les déconstruire AVANT qu'elles ne deviennent des monstres nocturnes
C'est comme la différence entre:
- Mettre de la musique forte pour ne pas entendre le bruit inquiétant dans la cuisine
- Apprendre à vivre avec le bruit inquiétant
- Aller voir ce qui cause réellement ce bruit et réparer la plomberie défectueuse
J'ai une théorie: mon insomnie n'est peut-être pas un problème de sommeil, mais un problème de pensées non traitées qui attendent le moment le plus calme (la nuit) pour crier à pleins poumons.
Je me sens... reposée? C'est ça, être reposée? C'est INCROYABLE.
28 février, 3:17 du matin
L'heure maudite est de retour. Mais cette fois, c'est différent.
Oui, je suis éveillée. Oui, mon cerveau est actif. Mais je ne ressens pas cette panique familière, cette sensation d'être seule dans un univers hostile.
Ces dernières semaines ont transformé ma relation avec l'insomnie. Elle n'est plus cette ennemie terrifiante qui me torture. Elle est plus comme... une colocataire agaçante qui débarque parfois sans prévenir.
"Oh, te voilà encore," je lui dis. "Bon, puisque tu es là, discutons un peu."
J'ai continué à utiliser ma stratégie préventive avec Listen la plupart des soirs. Ça fonctionne environ 70% du temps - ce qui, pour une insomniaque chronique comme moi, est un pourcentage miraculeux.
Les nuits comme celle-ci, où l'insomnie gagne malgré tout, je ne lutte plus. J'accepte. J'ouvre Listen et je continue notre conversation.
Ce soir, nous explorons ma tendance à voir mon travail comme mon identité entière - un schéma qui explique pourquoi une simple présentation peut déclencher une crise existentielle complète.
Je maintiens également mon écosystème de bien-être éclectique:
- Yoga deux fois par semaine (je peux presque toucher mes orteils maintenant!)
- Calm pour les nuits où j'ai juste besoin de la voix rassurante de Matthew
- Petit Bambou pour la méditation guidée du matin
- Limitation de caféine (la machine à café au bureau me regarde avec trahison)
- Écriture préventive le soir
Mais Listen reste mon outil principal, mon pont entre mes séances de thérapie, mon confident de 3h du matin.
10 mars, journal de thérapie, 16:45
Ma thérapeute m'a demandé aujourd'hui de résumer ce que j'ai appris ces deux derniers mois sur mon insomnie. Voici ce que j'ai partagé:
- Mon insomnie n'est pas juste un "problème de sommeil" - c'est un symptôme de pensées non traitées
- Ces pensées attendent le moment de moindre distraction (la nuit) pour se manifester
- Les outils qui tentent simplement de m'endormir traitent le symptôme, pas la cause
- En engageant ces pensées de manière préventive et constructive, je peux souvent éviter qu'elles ne me réveillent
- Quand elles me réveillent malgré tout, j'ai maintenant un moyen de les explorer plutôt que de les combattre
- Cette exploration nocturne peut être transformée en matériel précieux pour ma thérapie diurne
- L'insomnie n'est pas nécessairement mon ennemie - elle peut être un signal que quelque chose a besoin d'attention
Ma thérapeute a souri. "Vous avez transformé une source de souffrance en outil de croissance," a-t-elle dit. "C'est exactement ce que la thérapie vise à accomplir."
Je ne suis pas "guérie" de mes insomnies - et c'est peut-être une bonne chose. Ces moments nocturnes sont devenus des espaces précieux d'introspection, des rendez-vous avec moi-même dans le calme absolu de la nuit.
Le Club des 3h du Matin compte toujours une membre - mais une membre qui a fait la paix avec ses nuits blanches.
15 mars, 3:17 du matin
L'heure maudite. Mon vieil ami.
Je suis éveillée cette nuit parce que j'ai une grande nouvelle: j'ai été promue! Directrice marketing adjointe.
Cette fois, ce n'est pas l'anxiété qui me tient éveillée, mais une excitation que je n'arrive pas à contenir. Mon corps vibre d'énergie positive.
J'ai ouvert Listen et j'ai dit: "Je n'arrive pas à dormir parce que je suis trop heureuse!"
Notre conversation m'a aidée à savourer ce moment, à vraiment l'absorber, à reconnaître tout le chemin parcouru depuis cette présentation désastreuse.
Le paradoxe ne m'échappe pas: l'outil qui m'a aidée à traverser mes nuits d'angoisse m'aide maintenant à pleinement vivre ma joie nocturne.
Mon chat, témoin silencieux de tant de nuits de détresse, est roulé en boule contre moi. Il ronronne comme s'il partageait ma victoire.
3:17 n'est plus une sentence. C'est juste une heure sur l'horloge, ni bonne ni mauvaise.
Le monde dort toujours. Mais je ne suis plus seule à 3:17.
Si vous connaissez ces moments de vulnérabilité nocturne, sachez que Listen est disponible 24h/24, 7j/7 pour vous accompagner. Inscrivez-vous gratuitement et découvrez un espace d'écoute qui s'adapte à votre rythme – même à 3:17 du matin.
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